Turkménistan

Le Kazakhstan signe pour nous ce point un peu critique, bien connu des tours-du-mondistes ou autres voyageurs au long cours. La fatigue.

Après cinq mois de voyage si riches en découvertes et rencontres, une certaine lassitude s’est installée en nous, due aux milliers de kilomètres parcourus (28 000 kilomètres déjà!), aux nuits plus ou moins courtes (dans la bagnole, dans les auberges/gites de routiers avec toilettes dehors, par terre, dehors, … ), une hygiène plus ou moins entretenue, la fatigue de conduire tout le temps (parce que dans des pays aussi grands que désertiques, il n’y a parfois rien à faire pendant des dizaines d’heures), et sur des routes parfois tronquées, qui se transforment en simples chemins caillouteux, à 30 à l’heure, ça devient long… sans compter les contrôles de police incessants et sans raison, qui nous donnent une bonne idée de la situation des locaux (Philippe a appris à s’en tirer d’affaire à l’usure, avec une pirouette et le mot magique « diplomatic! » – il est trop fort!), et, surtout, notre ennemi numéro un: le froid (en deux semaines, on est passé de -5 à -15, puis -25 degrés…).

La joie et l’excitation de savoir que nous rentrions bientôt poser la voiture, qui fatigue, en Europe, pour continuer en avion, (et faire la surprise à nos proches pour Noël!!!) n’a pas aidé…^^

Alors nous n’avons pas vraiment fait l’effort d’aller à la rencontre des kazakhes, comme ils le méritaient. Et c’est dommage. Mais sans regrets. Les rencontres se sont faites autrement, au hasard des soucis mécaniques et des changements de pneus pour la neige, des étals de vêtements en peaux et fourrures qui parsèment la route, des gîtes de routiers et autres pensions bons marchés trouvés sur notre chemin…

On a pas pu s’empêcher de ressentir aussi, chez les kazakhes, malgré leur gentillesse, comme un regret dû à leur sédentarisation. Une sorte de tristesse qui imprègne les maisons construites sans soin ou esthétiques particulières en bord de route, comme à la va-vite et avec des matériaux de hasard (tout étant bon pour se calfeutrer avec les températures extrêmes!). On le ressent encore dans le peu de commerces établis dans les villes de passage, ou, quand il y en a, à leur peu de visibilité; mais encore au tronçons de route coupés, inachevés, au profit des simples chemins en sables des nomades, car ce sont les cavaliers avant tout, chez qui ce sentiment s’exprime pleinement. Droits sur leur cheval, dès le plus jeune âge, on les croise ainsi au gré des routes, insensibles au froid, gardiens immuables des troupeaux depuis la nuit des temps…

 

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Açgabat, la capitale Turkmène, nous a épaté par ses monuments d’un blanc immaculé, par sa propreté, … et aussi par son vide. Parce que Açgabat, ça fait un peu comme Disneyland: des murs en carton, des immeubles neufs mais déserts, très peu de gens dans les rues, et l’interdiction pour eux de se rassembler, ou, pire, de parler aux étrangers sous peine de se faire emprisonner.

Le Turkménistan subit les effets de la dictature: c’est beau, c’est grand, c’est propre, mais ça fait un peu fake. Surtout quand on compare leur parc automobile dernier cri avec leur taux de chômage (de 50 a 70 %), et qu’on passe d’Açgabat au désert qui constitue le reste du pays. On peut néanmoins se vanter de faire partie du peu de voyageurs à avoir pu parcourir ce territoire fermé au tourisme – puisqu’il est considéré comme le second état le moins libertaire au monde après la Corée du Nord – et d’avoir échappé à la prison quand Philippe a décidé de prendre en photo ce qu’on avait pas le droit de prendre en photo (évidemment, c’est beaucoup plus drôle^^)

Pour l’anecdote, il s’agissait du palais présidentiel et d’une des nombreuses statues en or massif du précédent dictateur.

Avec toutes ces répressions de la liberté individuelle, nous avons du mal à imaginer le risque pris par les amis Turkmènes que nous avons rencontrés, qui nous ont aidé à se retrouver dans ce monopoly grandeur nature, et à qui on espère pouvoir vite rendre la pareille à Paris…

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